Être rédacteur SEO permet de faire du volume.
J’ai presque envie de dire que cela force à faire du volume, car les tarifs pour de la rédaction SEO ne sont pas très élevés. Donc si vous voulez en vivre, vous devez faire du volume.
Après presque deux ans en tant que rédactrice web, je pense que c’est une bonne et une mauvaise chose, et c’est précisément pour cela que je pense que tout rédacteur web devrait commencer par du SEO.
Faire du volume est une bonne chose
1/ Apprendre à écrire vite
Une bonne chose, car faire du volume vous apprend à rechercher des informations de manière efficace, à lire et synthétiser rapidement vos idées pour les retranscrire rapidement et donc à écrire vite.
Après 6 mois, j’écrivais un article de 800-1 000 mots en 1 heure. L’article moyen de 600 mots en 45 minutes.
2/ Lâcher prise sur votre écriture
Être forcé à faire du volume pour vivre correctement de mon activité m’a permis de devenir efficace et d’apprendre à lâcher prise avec mon écriture, ce qui est sûrement l’un des points les plus compliqués pour un rédacteur : arrêter d’éditer sans cesse son texte avant de le publier.
Done is better than perfect. Ce mantra guide mon quotidien.
Cela devrait être la règle ultime de l’écriture en ligne. Vous pourrez toujours trouver quelque chose à redire sur vos textes. Cela cache souvent la peur du jugement des autres.
Quand vous écrivez pour vous-même, c’est “que vont penser les gens si je publie ça sur LinkedIn/mon blog ?”.
Laissez-moi vous enlever une pression inutile : personne ne vous attend. Au mieux, votre article sera lu et résonnera avec une ou plusieurs personnes, il vous amènera une opportunité professionnelle géniale. Au pire, il ne se passera rien.
Quand vous écrivez pour un client, c’est “est-ce assez bien ?”.
Ici aussi, laissez-moi démystifier la situation. Après presque deux ans, je me suis rendu compte que la plupart de mes clients éditent très peu les articles que je leur rends. Tout simplement, car ce n’est pas leur job. Quand vous faites appel à un plombier pour déboucher vos toilettes, vous ne lui expliquez pas comment faire. Eh bien en rédaction, c’est le même principe. Si l’article est en accord avec les idées du client, il ne vous fera pas réécrire cette phrase ou changer ce mot par un synonyme juste pour le plaisir.
NB : cela implique d’avoir fait le job du brief en amont correctement et de ne pas bosser avec des agences, qui éditent juste pour éditer et vous font perdre du temps et de l’énergie pour rien – mais c’est un autre sujet que j’aborderais peut-être par ailleurs.
3/ Acquérir les bases SEO importantes dans l’écriture en ligne
Le SEO est un peu la grande guerre numérique du XXIe siècle. Tout le monde veut son site en première page de Google. Tout le monde produit du contenu pour atteindre la position 0.
Mon avis sur la question est tranché : le SEO oui, mais sans âme non. À l’aube de 2023, les articles purement SEO ne rapportent plus vraiment de visiteurs qui achètent vos produits. Il faut leur donner plus que ça : de l’éditorial !
Avoir les bases en SEO est ultra important, car la majorité des clients viendront vous voir pour cela. Simplement, parce que cela fait des années qu’on leur explique partout sur le Net que pour augmenter leurs ventes, il faut créer un blog et écrire des articles SEO.
Mais, une fois que vous avez le client en face, c’est à vous de lui expliquer la meilleure stratégie pour atteindre son objectif (qui est d’augmenter son CA et non de produire des articles de blog pour le plaisir de nourrir Google). Avec ceci en tête, une bonne combinaison de SEO et d’éditorial devrez permettre à vos clients de s’inscrire dans le futur du marketing de contenu et de sortir du lot.
Donc, pour ces trois raisons, commencer par de la rédaction SEO est une bonne stratégie selon moi. Ceci étant dit, si vous voulez durer en tant que rédacteur web ou devenir copywriter, il faut évoluer vers une autre forme de contenu.
Mais ce n’est pas viable sur le long terme
Je le répète : écrire deux ou trois articles par jour tous les jours n’est pas possible sur le long terme.
Écrire demande beaucoup d’énergie et d’espace mental. En SEO, on fait peu appel à la créativité, mais tout de même vous constaterez que vous puisez beaucoup de ressources pour sortir ces articles.
Il m’est arrivé souvent de ne plus être capable de discuter ou de lire en fin de journée, car j’étais simplement vidée. En mai dernier, j’ai même été incapable d’écrire pour moi en dehors de mes clients. J’étais en burn-out créatif.
Vous n’avez pas envie de cela.
Il faut donc sortir de la rédaction SEO, de la facturation au centime de mot et de l’écriture non créative. Cela ne vous nourrit pas sur le long terme et c’est sûrement ce qui fait abandonner beaucoup de rédacteurs.
Pourtant, ce métier est magnifique. Écrire permet d’apprendre, d’organiser ses idées, d’évoluer en tant que personne, d’introspecter. Puis, de diffuser ses idées au monde et d’attirer à soi d’autres personnes qui les partagent. In fine, écrire permet de vendre vos services/produits, mais ce n’est le but premier et c’est même selon moi, le dernier avantage de cette discipline.
Je vous encourage donc fortement à vous tourner vers de la conception-rédaction pour produire des contenus plus premium qui font appel à votre créativité. Des formats longs, éditoriaux (article long format, livre blanc, ebook, newsletter éditoriale, tribune, manifeste…).
Bien sûr, ces formats se facturent bien plus cher que des articles SEO et surtout, on viendra vous chercher pour vous. Vous construisez petit à petit votre marque personnelle. Les gens s’adressent à vous pour votre storytelling et non parce qu’il cherche simplement un rédacteur. Ils veulent travailler avec vous et non un simple rédacteur.
Construire sa marque prend du temps, et parce qu’il faut bien commencer quelque part et gagner sa vie, la rédaction SEO est un bon début. Mais attention à ne pas y rester trop longtemps.