Il y a un peu plus de 6 mois, le 12 mai 2021, j’enregistrais ma micro-entreprise sur le site de l’URSSAF. Un moment pas du tout solennel, tu remplis des cases et tu cliques sur valider. Tu attends (dans mon cas, 6 semaines !), et tu reçois un mail avec ton numéro SIRET. Boum 💥, c’est parti, tu peux facturer des clients.
6 mois plus tard, je peux dire que c’est l’une des meilleures décisions que j’ai prises. Le freelancing demande des compétences variées, d’être capable de passer d’une tâche à une autre régulièrement, de la curiosité et de se former sans cesse. Soit exactement ce dont j’ai besoin pour contenter mon profil multipotentiel.
Je vais structurer ce bilan de deux grandes parties, la première sera le bilan émotionnel de ces six premiers mois de freelancing. Puis, dans une deuxième partie, je ferai un bilan financier. Pour finir, je ferai le point sur mes objectifs pour 2022.
Bilan émotionnel
Le début, une activité de travel planner
A la base, en mai, je déclare une activité de travel planner. C’est mon projet depuis plusieurs mois, en parallèle du Bachelor tourisme et marketing que je prépare (j’ai repris des études en septembre dernier). Je crois vraiment qu’on va sortir de la Covid, après plus d’un an de galère, je suis optimiste et je me dis que le tourisme va reprendre dans les mois à venir.
Spoiler alert : c’est faux. J’écris ces lignes en décembre 2021, et à priori, le monde est en train de refermer avec l’arrivée du variant Omicron.
Mais bref, en juin, je travaille sur mon projet de travel planner. Je m’attache à développer une petite communauté engagée sur Instagram, je crée un site tout beau avec une partie blog.
Pour faire les choses bien, je suis accompagnée dans la création de mon entreprise par deux personnes, une formatrice travel planner et une copilote business. J’ai également signé pour être bêta-testeuse pour une formation social media.
En amont de tout ça, il y a quelques mois, j’ai fait une formation rédactrice web SEO. Non pas que j’envisage de devenir rédactrice web, mais j’ai découvert que j’aimais écrire et j’ai eu envie de développer mes compétences dans ce domaine.
Je pense mettre en place un marketing de contenu pour promouvoir mon business de travel planner – c’est-à-dire écrire des articles de blog pour attirer les clients (en gros). Et donc, faire cette formation de rédactrice web avait du sens.
En parallèle de ce projet, côté perso, je dois aller m’installer en Irlande. Mais une nouvelle fois, à cause da la Covid 🥺 – encore – ce projet tombe à l’eau et je décide alors de prendre un aller simple pour le Mexique, seul pays ouvert en juin 2021.
Je tente l’aventure digital nomade, qui me fait envie depuis longtemps.
Le départ en tant que digital nomade
Je pars sans activité développée, sans client, sans chiffre d’affaires.
Mais j’ai besoin de partir. Vivre en France, pour l’instant, ce n’est pas pour moi (si tu arrives tout juste sur ce blog, sache que j’ai vécu deux ans à Londres, avant d’être obligé de rentrer en février 2021 pour cause de Brexit + Covid = 💩). En France, je ne m’épanouis pas. J’ai besoin de découvrir le monde, sortir de ma zone de confort sans cesse.
Alors tous les digital nomades – ou presque – te le diront, il ne faut pas partir tant que ton business n’est pas stable.
Oui, je suis d’accord avec ça, mais il existe une deuxième solution.
Tu peux partir si tu as de l’argent de côté, et prendre le temps de construire ton business.
C’était mon cas. Je n’avais pas de business, mais je disposais d’une enveloppe financière qui me permettait de voir venir. J’aurais pu partir voyager simplement, faire un tour du monde (en pleine pandémie c’est chaud, mais bref).
Mais cette enveloppe m’aurait permis de tenir un an autour du monde, et ensuite, retour à la maison. Ce que je ne souhaite pas.
J’ai donc décidé de partir et de découvrir sur la route ce que j’aimais, ce dont j’avais envie, ce pour quoi j’étais douée et ce pour quoi les clients étaient prêts à payer.
Spoiler alert : ce n’est pas le travel planning !
6 mois plus tard, je suis rédactrice web SEO
Nous voilà, 6 mois après mon départ de France. Je vis désormais de mon activité de rédactrice web.
Sans surprise quand j’y pense. C’est un secteur dans lequel il y a une très forte demande (et une forte concurrence aussi, mais je n’ai pas besoin de 40 clients pour vivre, donc au final, ça va !).
Je ne voulais pas faire de cette activité mon activité principale au début. Mais de fil en aiguille, j’ai dû me rendre à l’évidence. J’aime écrire, et à priori, je suis assez douée pour ça – pour faire de la rédac web SEO en tout cas, car écrire dans un autre but, c’est une autre histoire, mais on en reparlera ailleurs.
J’ai suivi les opportunités qui se présentaient à moi, et petit à petit l’activité s’est développée.
Au début, je fais des missions qui ne me plaisent pas. De l’exécution purement.
C’est ok, je débroussaille.
Car si j’ai mis 6 mois à construire un business de travel planner sur le papier en début d’année, je n’ai absolument rien préparé pour ce business de rédac’ web. J’ai juste posé 3 offres quand mon premier prospect est arrivé, en regardant un peu ce qui se faisait chez les copines.
Je ne sais pas ce que j’aime/aime pas.
Au début, je culpabilise pour ça. Car tu sais, sur instagram on voit tous ces coachs/formateurs business qui te répètent que tu vas dans le mur si tu n’as pas un pourquoi, une vision, un client idéal bien défini et des objectifs à 10 ans.
Moi je n’ai rien de tout ça, je me dis que du coup, je n’y arriverai jamais.
Mais pourtant, j’avance. Non sans heurt, je dois l’avouer. Je stresse à l’idée de rendre ma première mission. J’essaie de me projeter, mais je n’y arrive pas.
Finalement, au bout de 2 mois, après avoir mis 6 semaines à closer un prospect, je fais appel à une coach business pour un accompagnement sur cette thématique. Elle m’aide à débroussailler et surtout me rassure.
C’est ok de ne pas tout savoir dès le début. Il faut tester pour apprendre à se connaître. Evidemment, sur le moyen terme, il va falloir que j’établisse tous ces trucs un peu barbares (le client idéal toussa toussa).
C’est l’objectif de 2022 : structurer mon business.
Mais pour l’instant, ces 6 premiers mois ont été des mois de tests, et je sais aujourd’hui, un peu plus qu’il y a six mois, où j’ai envie d’aller.
Avancer, quoiqu’il arrive
Le chemin n’est pas encore très clair, mais je pense que si je continue d’avancer, il va s’éclaircir.
J’écoutais un épisode du podcast Tuk Tuk récemment, dans lequel Valentin Decker disait “si j’avance chaque jour, je sais qu’à un moment, j’irai dans la bonne direction. Mais je sais pas encore où”.
Voilà, tout est dit je crois.
J’écris et partage ce bilan pour deux raisons, d’abord car j’adore lire ce genre d’articles chez les autres freelances. Ça m’aide beaucoup à me projeter, à me dire que je ne suis pas la seule à ressentir certaines émotions.
La deuxième raison, c’est que je suis convaincue que documenter mon expérience m’apportera quelque chose. Je ne sais pas encore quoi, mais je sens que c’est important. Même juste pour moi, pour relire ça dans un an, quand j’aurai un moment de doute et je me dirai, “waou, j’ai parcouru tout ce chemin”.
A l’heure où j’écris ces lignes, je suis plutôt dans un état d’esprit positif, et je pense d’ailleurs que tu peux le ressentir.
Mais c’est loin d’être le cas tous les jours. Entreprendre, c’est subir des montagnes russes émotionnelles. D’un jour à l’autre, je passe d’un mood “je vais conquérir le monde” à “je suis nulle, je ne sers à rien, je ne suis qu’une imposteur, comment les gens peuvent payer pour ce que je fais” 😵💫 – au fond de mon lit.
Alors dans ces jours au fond de mon lit, je pense que c’est important d’avoir ce genre d’écrits pour me rappeler que oui, j’ai accompli des choses, oui j’ai avancé.
En six mois, le chemin parcouru est immense. Je m’en rend compte.
Abandonner mon premier projet
A la base, j’avais un projet de travel planner, qui me tenait à cœur. J’ai mis du temps à m’avouer que je devais le laisser de côté. Au début, je voyais ça comme un échec.
J’ai passé plus de 6 mois à travailler dessus, à faire une étude de marché, étudier mon positionnement etc… J’ai créé un compte instagram, pour lequel j’ai passé des dizaines d’heures à créer du contenu.
Au milieu de l’été, je commence à comprendre que ce projet ne me fait plus vibrer. Je n’ai plus envie de le développer. Créer ce contenu pour instagram m’ennuie et je repousse de plus en plus ces moments.
Mais en même temps, je me dis que je ne peux pas laisser tomber. J’ai dit à tout le monde que c’était mon projet. Que vont penser les gens ?! Cette question m’obsède pendant un moment.
Puis, je ne sais pas si c’est le fait d’être loin physiquement de mon cercle habituel, je réalise que je me fiche de ce que les gens vont penser. Et surtout, je réalise qu’en fait, tout le monde s’en fiche de ce que je fais. En réalité, chacun est très autocentré et donc ne porte que très peu d’intérêt à ce que fait la personne à côté. Donc clairement, certainement peu de gens se souviennent que j’étais en train de développer ce projet. Et d’ici quelques mois, tout le monde l’aura oublié. J’ai mis du temps à comprendre ça.
En réalité, l’abandon de ce projet est tout sauf un échec. J’ai tellement appris.
Tout ça m’a permis de faire levier et d’aller plus vite avec mon deuxième projet de rédac’ web. Et pour être honnête, je ne pense pas que je resterai rédactrice web pour les années à venir. Mais pour l’instant, encore une fois, j’apprends des choses aujourd’hui sur lesquelles je m’appuierai pour le prochain projet.
Bilan financier
Alors, que serait un bilan sans chiffres ?!
Cette partie n’a pas pour but de dire je gagne beaucoup ou pas beaucoup. Je pense que c’est une vision très très personnelle. Certains cherchent à gagner 10k par mois, et c’est ok. D’autres sont heureux avec 2k par mois, et c’est aussi ok.
Je décide de partager mon CA pour montrer l’évolution, et encourager ceux qui sont au début, en mode je n’y arriverai pas. Il faut y croire et se donner les moyens d’y arriver, se faire accompagner lorsqu’on en ressent le besoin et surtout, SE LANCER, PASSER A L’ACTION.
Je continuerai de partager mon CA dans les prochains bilan, et vu mes objectifs (j’en parle juste après), je sais que mon CA va bien baisser sur le premier trimestre 2022, et c’est ok !
Encore une fois, j’adore lire cette partie chez les autres entrepreneurs. Notamment la partie charge pour être honnête, ça remet la réalité en place.
Les objectifs pour 2022
La raison pour laquelle je me suis lancée en freelance est la liberté. Autant géographique, que temporelle et financière.
Je veux construire un business au service de ma vie. Idéalement, j’aimerai travailler à 100% pendant 3 mois, puis passer à 20% pendant les 3 mois suivants et faire passer le voyage en priorité.
Je ne sais pas encore si c’est réalisable, on verra. Encore une fois, je teste.
J’ai mis en place cette technique : sur le dernier trimestre 2021, je travaille à 100% et donc je rentre un CA important (selon mes critères en tout cas).
Puis, l’idée c’est que sur le premier trimestre 2022, le voyage passera en premier. J’aimerai travailler uniquement 2 jours/semaine. Je dois garder un minimum parce que j’ai des clients long terme à qui je ne peux pas dire “je pars en vacances 3 mois, on se rappelle ». Bien sûr, ils ne m’attendraient pas.
Donc je vais essayer cette stratégie, sûrement en déléguant une partie de mon travail aussi, pour me dégager du temps.
Du coup, j’accepte que sur ces mois-là, je rentrerai moins de CA. Mais c’est ok car l’idée c’est de lisser mon CA sur 6 mois.
Voilà l’objectif du premier semestre 2022. Tester ça, voir si c’est viable ou si je vais dans le mur. Et si je prends le mur, c’est pas grave, je rebondirai et je changerai de stratégie.
Côté business pur, j’aimerai développer mon activité du côté de la stratégie édito et faire moins de rédaction. J’aime écrire, mais on va pas se mentir, la rédaction SEO est un exercice particulier, dans lequel j’ai tendance à vite m’ennuyer. J’aime exprimer ma créativité quand j’écris, et c’est clairement pas le cas lorsqu’on fait de la rédac’ SEO.
Par contre, j’ai été amenée à faire de la stratégie pour un client, et j’ai adoré. Donc je vais creuser dans ce sens.
J’ai remarqué aussi que lorsque je travaille pour mes clients, je ne suis pas libre d’exprimer ma créativité. Même si je bosse sur des projets cool, je dois respecter une ligne édito etc… Alors j’ai envie de développer un side project dans lequel je vais pouvoir kiffer. Déjà, j’ai ce blog, qui est un vrai lieu d’expression pour moi. Je dis ce que je veux, je change de ligne édito si j’ai envie. Je l’ai commencé quand j’étais expat à Londres, du coup il traitait d’expatriation. Maintenant, je suis digital nomade et du coup, j’aborde des sujets liés au nomadisme.
Ce side project, j’y réfléchi depuis quelques semaines, il se dessine petit à petit. Ce sera forcément de l’écriture, puisque c’est le domaine que j’ai envie de développer.
Ce sera aussi certainement sous la forme d’une newsletter, car j’aime ce format. J’aime lire de bonnes newsletters et j’aime le rendez-vous, chaque semaine/mois avec son auteur. J’ai l’impression de connaître cette personne qui m’écrit chaque semaine, alors qu’elle n’a aucune idée de qui je suis la plupart du temps – je réponds rarement 🙈.
Bref, c’est encore à l’état de réflexion au moment où j’écris ces lignes, mais il semblerait que 2022 soit aussi le moment de ce nouveau projet. Si tu as des idées de ce que je pourrai mettre dans cette newsletter, des choses que tu aimerais lire, n’hésite pas à laisser un commentaire ou à m’envoyer un petit mail directement 🥰.
Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris. J’ai sans cesse besoin de nouveauté, de me lancer de nouveau défi. L’insoluble problème des multipotentiels 🤯, c’est parfois fatiguant (pour moi et pour mon entourage !).
Objectif 2022 :
- définir ma vision
- définir les bases marketing de mon business (cible, positionnement)
- construire une offre de stratégie édito
- développer mon side project
Je publierai peut-être des bilans mensuels à partir de celui-ci, en fonction des stats de cet article… à suivre ! Si tu as apprécié (ou pas!) lire celui-ci, fais le moi savoir en commentaire, sur Instagram ou par mail.
Edit janvier 2022 : j’ai eu de très bon retours à la suite de cet article, donc je publie mes bilans mensuels chaque mois. Le premier est ligne : le bilan de décembre 2021.