Bilan de novembre 2023 — La barre des 10K est franchie,
et alors ?

⏳ Temps de lecture : 6 minutes

Nous sommes le 8 décembre. Un peu tard pour écrire le bilan du mois de novembre. Habituellement, j’écris mes bilans mensuels entre le 1er et le 3, mais novembre a été intense et s’est prolongé sur début décembre. Donc je ne prends le temps de faire ce bilan que maintenant.

J’avais presque envie de sauter l’exercice ce mois-ci, mais je me force à écrire ces lignes, car c’est le seul moment que je prends depuis quelques mois pour respirer et analyser un tout petit peu.

Le bilan de l’année arrive bientôt. J’y réfléchis depuis quelques semaines déjà et je sais quelle couleur il aura.

Cette année a été très intense.

Mon activité s’est très bien développée. Trop bien.

J’ai complètement subi ma croissance.

À tel point, que ce mois-ci, lorsque je passe la barre symbolique des 10k € de chiffre d’affaires mensuel, je ne me suis même pas arrêtée dessus.

C’était juste un chiffre dans une case. J’avais tellement la tête sous l’eau, que je n’ai pas réalisé l’accomplissement que cela signifie.

Alors, dans ce bilan, je voudrais poser les mots sur ce que c’est que de faire 10k€ en un mois quand on est solopreneur.

Parce que c’est trop souvent banalisé par ceux qui le font (en tout cas en public), et trop souvent idéalisé par ceux qui n’y sont pas encore.

⚠️ Je sais que parmi mes lecteurs se trouvent beaucoup de débutants.

Avant de commencer, un petit warning : si tu n’es pas à l’aise avec les chiffres, si tu n’es pas dans un bon moment, si tu as tendance à te comparer et à te sentir mal à l’aise à la lecture de ce que tu considères la réussite des autres face à ton business… Je te conseille d’arrêter la lecture ici.

D’ailleurs, j’écris ces lignes, mais je me demande si je les publierai. Je documente mon activité de freelance depuis le début, alors je n’ai pas de raison d’arrêter, si ce n’est la pression des autres.

Et j’ai décidé de ne plus me préoccuper des avis.

Ainsi, dans ce bilan, je vais documenter une nouvelle étape de mon aventure freelance avec transparence : oui, je n’ai pas de problème pour trouver des clients et générer du chiffre d’affaires. Mais j’ai d’autres problèmes. Des problèmes de riches que peu de contenus adressent. Plus j’avance et moins je trouve d’entrepreneurs qui documentent leur activité.

Depuis peu, je me suis entourée d’autres solopreneurs à peu près au même stade d’avancement que moi. Ça m’aide beaucoup d’avoir leurs conseils sur ma situation et de donner les miens sur la leur. On progresse ensemble.

Malgré tout, je trouve dommage qu’on ne voit pas plus d’entrepreneurs documenter leur activité de manière transparente (et pas seulement quand tout va bien) à des stades plus avancés.

Bref, nous y voici.

La réalité derrière un mois à plus de 10 000 € en freelance

Je vais commencer par te partager mes chiffres, car mes réflexions sont directement tirées de ceux-ci.

💰 CA : 12 187 €
💸 Charges : 8 139 €
🙋‍♀️ Rémunération : 2 000 €
🧾 Urssaf : 1 107 €
📊 Trésorerie : 941 €

12 187 €, c’est une très belle somme en solo. Voyons comme elle se découpe :

Rédaction – 3 375 € : il s’agit de ghostwriting de posts LinkedIn et de newsletters pour 2 clients.

Mission site web – 3 390 € : il s’agit de la réalisation d’un site web vitrine pour un ami. En principe, je ne fais pas ce genre de presta, mais pour un ami, j’ai fait une exception.

J’ai monté une petite équipe avec une web designer et un dev no-code pour livrer le projet. J’encaisse la totalité (ici seulement les 2 premiers acomptes) mais ces 2 freelances me refacturent. En réalité, il me reste 1 640 €.

Bootcamp – 2 557 € + 600 € : il s’agit du 3ᵉ acompte pour la cohorte qui s’est terminée en octobre, et du 1ᵉʳ acompte pour la cohorte qui début en janvier. Donc j’ai rentré ce CA en décalé. Il ne correspond pas à des prestations exécutées en novembre.

Consulting – 1 834 € : il s’agit d’une masterclass animée dans un programme de formation et du coaching/mentorat individuel.

Apport d’affaires – 102 € : c’est une commission d’affiliation.

Système Prospection – 329 € : ce sont les ventes de mon produit digital.

Si on met donc tout bout à bout, je n’ai exécuté “que” 6 849 €. Le reste du CA vient d’un décalage de trésorerie.

C’est important à souligner, car facturer et exécuter 10k€ à 100 % en prestation de services, c’est difficile.

Ce n’est pas impossible, mais c’est souvent une énorme charge mentale et des prestations qui coûtent très cher. Il faut donc les assumer (niveau qualitatif).

Ceci dit, mon système me coûte aussi beaucoup de charge mentale. Donc ce n’est pas non plus la bonne solution.

Mais je tenais à faire ce détail des sources de revenus. J’aurais pu te dire “j’ai fait 12k€ en ghostwriting”. Mais ce n’est pas le cas et je pense que je ne suis pas capable de faire 12k€ en ghost tout simplement, car ça me coûterait trop d’énergie et de charge mentale.

J’ai 2 clients actuellement sur ce type de prestation et je ne veux pas en prendre plus.

Trop de sources de revenus

Mon plus gros problème de cette fin d’année, c’est que j’ai trop de sources de revenus. 6 différentes ce mois-ci.

En début d’année, c’était mon objectif.

En fin d’année, je peux dire que je suis contente d’avoir expérimenté rapidement tous les business models possibles en freelance, mais je suis usée.

Point positif : maintenant, j’ai des données pour prendre mes décisions pour la suite de mon entreprise.

Je te raconterai dans le bilan annuel en détail, mais voici déjà ma grande décision : en 2024, j’aurai 2 sources de revenus. C’est tout.

Le plus gros défi va être de m’y tenir.

On ne fait pas 12k€ tout seul

L’autre learning important que je voudrais te partager dans ce bilan, c’est qu’on ne passe pas la barre des 10k€ tout seul.

Tu peux le voir dans mon décompte de charges ci-dessous, j’ai donné beaucoup de cette somme à d’autres personnes.

D’abord, je paie des outils pour faciliter mon quotidien. Je ne me pose pas de question, si ça va plus vite et que ça m’économise de la charge mentale : je paie.

Ensuite, j’ai enfin pris une assistante 🙏. Je me demande pourquoi j’ai attendu si longtemps. On commence petit (pré-comptabilité, facturation, intégration de mails…), mais je compte bien lui déléguer de plus en plus de choses.

Je bosse aussi avec un monteur pour le podcast et une graphiste-illustratrice pour mes visuels LinkedIn.

Le plus gros investissement de ce mois-ci est l’accompagnement en 1:1 en mode mentorat que m’a apporté Valentin ces derniers mois. Je suis hyper heureuse d’avoir investi cette somme sur moi, car c’est une barrière mentale que j’ai levée. Payer pour aller plus vite. Payer pour accéder à une personne plus avancée. Payer pour limiter mes erreurs.

Toutes ces charges m’aident à être plus sereine dans mon activité et me permettent de continuer à me développer.

Mais spoiler alert: j’ai quand même fini novembre sur les rotules. Donc il va falloir revoir le business model en 2024 pour assainir tout ça (cf la partie précédente).

Ce bilan est un peu incomplet, comme ma réflexion.

Je disais au début, subir ma croissance. Quand on est dans cette phase, on n’a plus d’espace mentale pour prendre un pas de recul et agir avec intention. On prend tout ce qui vient, on est dans la roue infernale de faire encore plus parce que les opportunités viennent à nous.

C’est grisant pendant un temps. Jusqu’au moment où on rencontre le mur (spoiler: il y a toujours un mur).

Mon mois de décembre est moins intense et consacré en grande partie à de la réfléxion, pour faire mon bilan de l’année et poser mes intentions pour 2024.

On en reparle.

Les stats

Au niveau des stats ce mois-ci, je vois une progression moyenne des abonnés à la newsletter, principalement grâce à quelques posts LinkedIn pour promouvoir mon lead magnet qui ont bien marché, mais rien de fou. Je n’ai pas envoyé d’édition en octobre ni en novembre… J’ai dû prioriser, mais j’ai repris avec une édition la semaine dernière.

Sur LinkedIn, il parait que le reach est mort, que tous les créateurs ont perdu 60 % d’impressions.

Je comprends pas 🤷‍♀️ De mon côté, c’est une petite baisse, mais pas si catastrophique. Et je dois bien l’avouer, je n’ai pas fait d’effort dans mes contenus, j’ai beaucoup recyclé. Donc pas trop de surprise non plus que mes vues moyennes baissent par rapport à octobre.

À noter aussi qu’octobre a été un mois exceptionnel. 9 000 vues par post, ce n’était jamais arrivé.Bref, tout ça pour dire qu’il faut prendre du recul sur les “on dit” des vendeurs de formations LinkedIn. Garde le cap, reste concentré sur ton objectif principal, c’est-à-dire trouver des clients et pas faire des vues.

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