Bilan mai 2023 – Deux ans de freelancing et le passage en société

⏳ Temps de lecture : 9 minutes

En mai, j’ai retourné mon business. Encore une fois.

En vérité, pas tout à fait, mais c’est en cours. Je suis arrivée à un croisement où je suis obligée de prendre des décisions. Si je veux continuer à me développer, je ne peux plus juste suivre le flow. Je dois mettre en place des actions avec intention.

Sauf que pour ça, il faut que je sache où j’ai envie d’aller. Si tu me le lis régulièrement, tu auras compris que c’est la question la plus difficile de ma vie.

Contexte

Avant de t’expliquer les décisions que j’ai prises, voici un point de contexte.

Jusqu’à présent, j’ai développé 2 axes principaux :

La prestation de service avec de la rédaction et du ghostwriting. Depuis deux ans, j’ai acquis diverses compétences en écriture, augmenté mes tarifs et je travaille aujourd’hui avec des clients plutôt high ticket.

Je dégage un CA confortable au vu du temps que j’y passe.

Je vais chercher mes clients principalement grâce à la prospection, c’est le meilleur ROI pour ce type de presta et clients.

Le mentorat avec un produit digital et des accompagnements individuels pour les freelances en rédaction.

Pour ce côté-là, je crée une audience sur LinkedIn pour attirer des clients. C’est indispensable quand on choisit ce business model.

Développer une audience depuis janvier n’a pas uniquement pour but d’attirer des clients freelances pour mon programme et mon produit digital.

L’objectif est également de construire un actif qui prend de la valeur dans le temps. Avoir une audience, c’est :

  1. pouvoir faire levier dessus pour vendre plus de produits/services,
  2. faire sponsoriser son contenu pour financer son acquisition et ajouter une ligne de revenus,
  3. augmenter sa crédibilité générale.

Tout ça mis bout à bout, j’arrive à un CA confortable d’environ 5 000 € par mois. Je travaille 25 h/semaine. J’ai du temps pour écrire pour moi.

Je pourrais très bien continuer comme ça et vivre ma petite vie tranquille de freelance.

Seulement voilà… Je ne tiens pas en place. Je m’ennuie vite.

C’est pour ça que je suis allée si vite dans mon développement ces deux dernières années.

Je ne me vois pas continuer ce que je fais actuellement sur le long terme, car en réalité, je ne m’éclate pas tant que ça dans l’exécution avec mes clients (côté presta).

Ce que j’aime c’est l’acquisition/vente, puis la création d’une stratégie. Puis, au bout de 2-3 mois de collaboration, je m’ennuie. Même si le client est très cool et même si la mission ne me demande pas tant d’efforts que ça.

Ce n’est pas la partie dans laquelle je m’épanouie.

Donc sur le long terme, ça donne des journées où je n’ai pas envie de sortir du lit. Forcément, ça aura un impact sur la qualité de mon travail.

Bref, ce n’est bon pour personne. Il faut trouver autre chose.

Tu dois te dire que je pourrais simplement arrêter les presta et faire que de la formation.

Ce serait trop simple 😁.

Je n’ai pas non plus envie de faire que des formations car 1/ je pense qu’on devient moins pertinent à former des freelances quand on est plus free soi-même, 2/ j’adore la vente on a dit, du coup, si j’arrête les presta, je perds ce côté-là.

Pour autant, j’adore accompagner d’autres freelances. Ça répond à mon besoin de transmettre et d’aider les autres à développer leur potentiel.

Doooonc… 

C’est le bazar dans ma tête

J’aurai pu écrire un article bien plus structuré. Mais alors, tu penserais que la réflexion est facile, que la solution est apparue d’elle-même et que toi, quand tu galères avec tes doutes, tu es bizarre. Que les autres n’ont pas toutes ces questions.

Tu le sais bien, la transparence c’est la raison d’être numéro 1 de ces bilans. Alors c’est important que j’écrive tout ça, comme ça vient. (Pour info, si parfois je peux passer une dizaine d’heures sur un article très travaillé, je passe en général 1 à 2 heures sur mes bilans. J’écris comme ça vient, je relis et je publie. C’est totalement volontaire pour avoir quelque chose qui n’est pas trop travaillé).

Du coup, c’est OK. C’est le bazar dans la tête de tout le monde. La différence entre un free qui avance et un free qui se noie, c’est que celui qui avance est capable de demander de l’aide.

C’est donc ce que j’ai fait. Je suis allée vers la personne qui me semblait la plus à même de comprendre et de m’apporter un regard extérieur. Une personne plus expérimentée, qui est à un point où j’aimerais être dans quelques années (ou mois haha) et qui a sensiblement le même profil que moi. (Ce dernier point est important, car si j’avais été voir quelqu’un à l’inverse de moi, je ne pense pas que ça aurait été si bénéfique.)

Bref, cette personne c’est Valentin Decker. 

Une heure de consulting avec lui a probablement changé la trajectoire de mon business. L’avenir nous le dira, mais j’en suis persuadée.

Valentin ne m’a rien dit que je ne savais pas déjà. Et ce n’est d’ailleurs pas l’objectif de ce genre d’échange selon moi.

L’objectif, c’est d’avoir quelqu’un qui n’est pas impliqué émotionnellement dans ton business. Parce que la vérité derrière mes réflexions, c’est que j’ai peur.

Peur de prendre la mauvaise direction :

  • pour moi : que se passera-t-il si je choisis de développer dans un sens et que je me rends compte que ce n’est pas ce que je veux finalement ?
  • pour le marché : est-ce que je vais trouver des clients si je prends cette direction ?

Peur d’assumer mes ambitions :

  • j’ai envie de construire un truc plus grand que moi, d’impliquer d’autres personnes… Être solo dans ma chambre aujourd’hui semble confortable, que se passera-t-il demain quand j’aurais d’autres personnes qui compteront sur moi ?
  • que vont penser les gens si j’annonce sur LinkedIn que je développe un truc plus grand que juste être freelance ? (évidemment, cette peur est directement liée au fait que je n’ai pas le “bon” background pour construire autre chose. Mais c’est ce que je pensais aussi quand je me suis lancée en free, et 2 ans plus tard, je ne m’excuse plus d’être ici et j’en ai même fait une force.)

Tu as compris, comme toi sûrement, j’ai peur de beaucoup de choses, et ça peut me paralyser.

Valentin m’a donné des conseils basés sur des faits et non sur des émotions. C’est ça qui fait la différence. Une fois qu’il a “validé” mes idées, j’ai laissé macérer quelques jours. J’ai beaucoup réfléchi.

J’ai été incapable de travailler le lendemain de notre call d’ailleurs.

J’ai couru (ça m’aide à organiser mes idées).

Puis, j’ai assumé.

La direction pour les mois à venir

C’est très clair désormais : je veux créer un collectif de ghostwriters et à terme, sûrement un collectif qui prendra en charge la marque personnelle des CEO et fondateurs à 360° (sur tous les canaux).

J’ai longtemps hésité à écrire cette phrase… Est-ce que ce n’est pas trop tôt pour l’annoncer ?

La vérité, c’est que ceux qui lisent ces bilans en entier sont ceux qui sont le plus engagés dans mon audience. Si tu lis cette phrase, merci 🫶.

Je ne suis pas encore prête à faire une annonce en grande pompe sur LinkedIn, mais il faut bien l’écrire quelque part pour que ça commence à se mettre en marche. Si ça reste dans ma tête, ça n’arrivera jamais.

Le plan pour développer ce collectif se dessine petit à petit depuis quelques jours. Je souhaite prendre le temps de bien faire les choses, de m’entourer des bonnes personnes qui matchent avec ma vision et mon profil.

Pour l’instant, je documente tout ce que je fais – en interne – pour créer des process.

Les demandes pour du ghostwriting sont de plus en plus fréquentes sans que je démarche, mais elles ne sont pas encore très qualifiées (les prospects ne comprennent pas l’implication nécessaire pour prendre la parole sur LinkedIn, dans quel but et comment le faire de manière efficace).

Je laisse venir tranquillement et je commencerais à renvoyer les prospects vers 1 ou 2 ghost de confiance sur les prochains mois.

Petit à petit, j’espère construire un premier cercle et voir comment ça se passe.

Je te présenterai la stratégie pour développer ça dans le bilan du mois prochain. Ce sera plus clairement établi et surtout, on n’a plus le temps, car il faut que je te parle d’un autre sujet ce mois-ci… Le passage en EURL.

Le passage en société

Le 12 mai dernier, je fêtais les deux ans de ma micro-entreprise 🥳 Du coup… Je l’ai fermé et j’ai ouvert une EURL !

Ces dernières années, la question du passage en société s’est posée à deux reprises. À chaque fois, j’ai repoussé l’échéance parce que j’avais peur (oui encore). Et surtout parce que ce n’était pas aligné avec mes objectifs de vie.

J’étais dans une phase de voyage. Tout ce que je faisais était autour de cette priorité. Je vivais la vie de freelance bohème… Mexique, Guatemala, Grèce, Espagne… C’était génial, mais difficile de scaler un business comme ça.

J’ai bougé presque tous les mois, parfois plus souvent. Voyager en permanence demande énormément d’énergie mentale qu’on ne peut pas allouer ailleurs.

C’est désormais le moment de tourner cette page pour ouvrir un nouveau chapitre de ma vie avec le business en priorité. J’ai envie de donner toute la place à mes ambitions pro.

C’est là qu’arrive l’EURL.

Quand on arrive à un certain seuil de CA et qu’on souhaite développer son business, on réinvestit une bonne partie du CA dans l’entreprise = plus de charges.

Dans mon cas, je fais par exemple appel à une illustratrice régulièrement, je paie des logiciels pour me faciliter la vie, je travaille dans un coworking (ou dans mon lit, ça dépend des jours 🤪)…

Donc une partie de mon CA ne va pas directement dans ma poche.

Seulement, quand tu es en micro, l’État considère que tout va dans ta poche. Au début, c’est très bien. Mais à un moment, ce n’est plus optimal du tout.

J’ai donc pris rdv avec un expert-comptable pour faire un point et prendre une décision sur des faits (Benjamin de l-expert-comptable.com, c’est gratuit, dites que vous venez de ma part, on gagnera tous des points pour avoir des cadeaux ✌️).

Ce fut assez évident que la micro n’était pas optimale…

En gros, je schématise pour que tu comprennes (mais je te conseille fortement de prendre rdv avec Benjamin si tu te poses la question, car chaque situation est différente) :

En micro :

  • CA : 5 000 €
  • Rémunération : 2 000 €
  • URSSAF (21,2 % du CA) : 1 060 €
  • Charges : 500 €
  • Trésorerie restante : 1 440 €

Si je fais ça tous les mois, à la fin de l’année, mon impôt sur le revenu est calculé sur : (5 000 x 12) – 34 % = 39 600 €. Alors que j’ai pris réellement en rémunération : 24 000 €.

En EURL :

  • CA : 5 000 €
  • Rémunération : 2 000 €
  • URSSAF (45 % de la rémunération) : 900 €
  • Charges : 500 €
  • Trésorerie restante : 1 600 €

À la fin de l’année, mon impôt sur le revenu est calculé sur : (2 000 x 12) – 10 % = 21 600 € soit ma rémunération réelle.

Je ne rentre pas dans le calcul de l’impôt sur le revenu, mais tu comprends facilement qu’en micro, je vais me faire éclater alors qu’en EURL, ça va aller.

C’est très schématique. Il faut évidemment prendre en compte que l’EURL vient aussi avec plus de charges chaque mois (comptable 100 € – mais moins de charge mentale !), chaque année, il faut aussi payer le bilan (autour de 500 € je crois).

Puis, il y a l’impôt sur les sociétés (15 % jusqu’à 30k€ de bénéfices).

Bref, mon point principal ici, c’est de dire que si tu fais environ 50k€ de CA annuel et que tu as au moins 500 € de charges mensuelles, ça vaut le coup de prendre rdv avec un expert-comptable pour étudier la question.

J’ai vulgarisé au max… Je vois déjà les fous de la calculette me tomber dessus. Alors je le répète encore : je ne suis pas comptable, ceci n’est pas un conseil fiscal ou autre. Prends rdv avec un pro 😉

Bilan chiffré

Détail des charges :

Le passage en EURL au milieu du mois rend un peu compliqué les calculs. En quelques mots pour que tu comprennes :

  • Le CA réalisé en EURL (1 025 €) reste dans la société, donc c’est de la trésorerie.
  • Je paie l’URSSAF seulement sur le CA réalisé par la micro (4 565 €), c’est pour ça que ça ne correspond plus à 21,2 %.
  • Ma rémunération corresponds à la totalité du CA de la micro – les charges puisque je le ferme, donc je vide le compte.

Suivi stats

C’est l’effondrement du reach sur LinkedIn…. Évidemment, moins de reach veut dire plus d’engagement (tout n’est pas perdu !).

Si je regarde mon nombre de vues moyen par post, il est assez stable. Mais ce qui m’embête, c’est qu’aucun post n’est parti viral. Si partir viral n’est pas une stratégie, c’est quand même très intéressant pour se faire découvrir par de nouvelles personnes.

Dans un business model de vente de produits digitaux et de formations, c’est essentiel…

J’ai discuté avec d’autres créateurs de contenu, à priori c’est pareil pour tout le monde (pas chez mon client, c’est la seule bonne nouvelle du mois lol).

J’avoue être un peu inquiète quant à l’avenir du business sur LinkedIn, mais la seule chose que je peux contrôler, c’est la qualité et la quantité de mes posts. Donc je vais me concentrer sur ça en continuant de poster quotidiennement.

J’espère que les caprices de l’algo vont rentrer dans l’ordre le mois prochain.

Pour te donner une idée… Ce post a fait 39k vues. Il était calibré pour partir viral (j’ai reproduis la technique que j’ai expliquée dans ma dernière newsletter) et je suis persuadée qu’il y a un mois, il aurait fait 100k vues sans problème.

Tous les signaux sont là… 1 000 vues sur la première heure, +160 abonnés, une vingtaine d’ajouts, des commentaires positifs et d’autres en contradiction avec mon propos…

Mais voilà. C’est le jeu ma pauvre lucette 🤷‍♀️ Keep going!

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