Alors qu’en décembre dernier, je m’engageais à publier mon bilan mensuel chaque mois, qu’importe qu’il soit bon ou moins bon, je n’ai pas publié mon bilan de mai. La raison est simple : je n’ai pas réussi à l’écrire.
Au mois de mai et aussi au mois de juin, j’ai accepté plus de missions que je pouvais en prendre. En fait, j’ai surtout accepté trop de missions d’écriture. Résultat, j’ai écrit en moyenne 2 articles par jour pour mes clients. C’est beaucoup. C’est trop.
Si la rédaction SEO ne fait pas vraiment appel à la créativité et à la réflexion, elle prend quand même beaucoup d’énergie.
Le résultat a été sans appel : je n’avais plus d’espace mental pour écrire pour moi. J’en suis presque arrivée à me dégoûter de l’écriture, qui pourtant est thérapeutique.
Alors tu comprends bien que lorsqu’au début juin, je me suis assise devant mon ordi pour écrire ce bilan du mois de mai et que rien n’est sorti, j’ai traversé une période un peu compliquée.
Le FOMO
Mais, têtue et victime de FOMO, j’ai continué à accepter les demandes entrantes au mois de juin. En priorité, car, on ne va pas se mentir, quand les clients viennent te chercher, c’est difficile de refuser du CA.
Mais voilà, à la fin du mois de juin, il est évident que je ne peux pas tout gérer toute seule et le mois de juillet s’annonce chargé. Je pars en vacances en août, j’ai donc décalé les rédactions d’août sur juin/juillet, ce qui me donne une surcharge de travail.
J’ai finalement décidé de déléguer une partie de la rédaction d’articles. Et donc, me revoilà là où j’étais en janvier dernier. Dois-je passer en société ou rester en micro-entreprise ?! 🤯
La conclusion est la même qu’en janvier : si je passe en société, cela implique que pour être rentable, je dois faire un minimum de CA chaque mois. Cela implique aussi de voir sur le long terme. Le problème étant : j’ai prévu de prendre une année sabbatique en 2023. Donc pour l’instant, je vais continuer en micro, je ne pense pas que j’aurai besoin de déléguer à la rentrée de toute façon.
Pivoter, encore
Une autre grosse réflexion est en cours. J’essaie de pivoter mon activité vers moins de SEO et plus de rédaction qualitative.
Je ne crois plus vraiment au marketing de contenu comme on le connaît. Il y a des milliers d’articles qui racontent tous la même chose, on fait croire aux lecteurs qu’on lui apporte un conseil innocent, alors qu’on fait la pub pour sa marque. Spoiler alert : plus personne n’est dupe.
J’en suis convaincue, il faut aller plus loin et adopter de nouvelles techniques. Il faut apporter une vraie valeur au consommateur. Je réfléchis à un article sur le sujet. Stay tuned.
Un mode de vie qui pousse à l’épuisement
Mon incapacité à écrire début juin a aussi sûrement un lien avec un épuisement physique qui a entraîné un épuisement émotionnel. L’écriture étant très liée aux émotions chez moi, forcément, il y a eu un blocage.
En mai, j’ai posé mon backpack dans 5 endroits différents. C’était trop.
Cela a déclenché une grande période de réflexion sur mon mode de vie, encore en cours. En un sens, mon retour à Londres m’aide à dissiper les nuages petit à petit. Je connais parfaitement cette ville et ainsi, je ne cours pas partout pour visiter. Je connais aussi bien les alentours, j’ai déjà pas mal exploré l’Angleterre lorsque je vivais ici.
Résultat : beaucoup moins de FOMO, je profite simplement des endroits que j’aime.
Car oui, sauter d’une destination à une autre provoque en moi cette frustration immense : j’ai toujours l’impression de ne jamais en avoir vu assez.
Un autre problème de bouger sans cesse : la solitude du digital nomad. Je suis lasse des relations superficielles, j’ai besoin d’avoir ma tribu. C’est pour cette raison que je pars à Athènes en septembre avec un petit groupe de DN.
L’idée ensuite sera de continuer à bouger ensemble (avec une partie du moins). Je ne veux plus choisir mes destinations pour moi, mais en fonction de qui je trouverai sur place.
Voilà, quelques réflexions qui avancent, mais je suis encore loin d’avoir toutes les réponses.
La mise en place d’une stratégie d’acquisition
Côté business, ça va bien. En mai et juin, j’ai signé 3 nouveaux clients, sans trop de difficulté. Depuis avril, petit à petit, j’ai mis en place un système d’acquisition. Simple, mais qui porte ses fruits.
Dans le bilan du mois de mars, je te disais que j’allais tester différentes méthodes de prospection et te faire un retour. Alors voilà, un premier bilan de ce que j’ai mis en place, comment et pourquoi.
Prospection
J’envoie un mail par semaine, même si je suis full.
Je cherche des entreprises qui ont des moyens, mais qui sont au début, des petites structures, car je ne veux pas travailler avec de grands groupes.
Je ne veux pas simplement faire de la rédaction, mais être à l’origine de la stratégie. C’est là que ça se complique un peu. Car il faut trouver l’entreprise qui a un besoin, mais qui ne l’exprime pas encore. Si elle a déjà un blog actif, je peux faire de la rédaction éventuellement, mais souvent la stratégie sera déjà en place. Donc je passe beaucoup de temps sur la partie recherche.
Ensuite, je contacte la personne chargée du marketing/communication via LinkedIn la plupart du temps. J’applique avec soin un mix des méthodes conseillées par deux créateurs dont j’apprécie particulièrement le travail : Valentin Decker et Alexis Minchella.
Pour l’instant, je n’ai jamais signé un client juste après un mail de prospection. Par contre, j’ai reçu plusieurs réponses en mode “c’est encore un peu tôt, mais on pensera à toi quand on aura un besoin”. Et c’est là que la seconde brique de la stratégie entre en jeu 👇
Je publie une à deux fois par semaine depuis trois mois.
En mars, je t’expliquais que j’avais fait un post sur le réseau sur lequel je ne postais jamais. Ce post m’a ramené un lead qui s’est transformé en client. Clairement, je ne doutais pas du pouvoir du réseau, mais j’avais la flemme. Mais il est arrivé un moment où je ne pouvais plus nier l’évidence. J’ai donc entrepris de poster et de jouer le jeu de LinkedIn.
Je n’ai pas établi de grande stratégie, je n’ai pas non plus de calendrier éditorial tout beau sur Notion avec des catégories de posts, des dates, etc. Je fais au feeling, et sûrement que certains CM et autres experts du réseau s’offusqueront de lire ça. Mais force est de constater que ça fonctionne bien pour moi.
Si je n’ai pas de stratégie établie, j’ai cependant une habitude depuis environ un an très importante, pour LinkedIn, mais aussi plus largement pour l’écriture.
Je vais te livrer un secret : personne, absolument personne, n’est frappé par l’inspiration au moment où il a besoin d’écrire.
Les idées arrivent toujours lorsque le cerveau est occupé à autre chose qu’à réfléchir : sous la douche, en conduisant, en marchant (mes moments d’inspiration ultime !), en faisant la vaisselle, en faisant du sport… bref, tout ce qui implique que tu utilises ton corps, mais pas ton cerveau.
C’est là l’étape clé, ce qui fera la différence : il faut capturer ces idées à tout prix au moment où elles arrivent. Pour que ça marche, deux choses à mettre en place :
- ton système de note doit être accessible en permanence et sans connexion. J’utilise l’appli Notes de l’iPhone. Quand l’idée arrive, elle doit être notée tout de suite avec le moins de friction possible ⇒ j’ai un raccourci depuis l’écran verrouillé de mon iPhone pour créer une nouvelle note = 0 friction.
- tu ne dois pas réfléchir, ni intellectualiser ton idée. Juste note l’idée. Peut-être qu’elle servira, peut-être pas. Peu importe, le principal est de la capturer.
Ensuite, chaque semaine, j’essaie de poster 2 fois, plutôt le matin. Mais je n’ai pas de jour défini ni d’heure précise.
Je n’intellectualise pas le processus de création de contenu sur LinkedIn, volontairement.
La durée de vie d’un post LinkedIn est limitée à 48 heures, peut-être quelques jours si ton post buzz un peu. Mais pas plus. Je refuse de donner plus d’importance à cette création de contenu qu’elle n’en a réellement.
En gros, lorsque j’ai une idée de post LinkedIn, je l’écris en 5 minutes. Je relis, puis je poste. À l’inverse, quand j’écris un article de fond pour exposer une idée, je passe du temps dessus, car cet article a vocation à être toujours lu dans un an, voire plusieurs années si je fais du bon job.
Une dernière chose, même si je n’ai pas de calendrier éditorial, j’essaie de réfléchir à des types de posts différents qui vont répondre à différents problématiques :
- thématique large qui va me permettre de faire découvrir mon profil, objectif d’acquisition (freelancing, entrepreneuriat, marketing)
- thématique expertise qui va permettre de gagner en crédibilité auprès de mon audience ⇒ objectif de conversion (SEO, stratégie de communication)
Cette stratégie a fonctionné très précisément le mois dernier : une cliente a suivi exactement mon tunnel d’acquisition. Découverte grâce à un post > visite de mon profil > visite de mon site web > contact via le formulaire > call découverte > proposition commerciale > signature du devis.
Donc, ceci étant dit, comment je fais le lien entre la prospection et LinkedIn ?
Il est rare que tu démarches un prospect et que cette personne te réponde “mais justement, j’avais exactement besoin de tes compétences aujourd’hui !” Cela peut arriver, mais soyons honnête, c’est très rare.
Et c’est là que publier régulièrement sur LinkedIn fait la différence.
Évidemment, tu auras ajouté ton prospect dans tes contacts, et il verra alors régulièrement passer tes posts. De cette façon, tu restes en top-of-mind.
Un jour, dans un futur plus ou moins proche, il aura besoin de ta compétence. Et alors, il reviendra naturellement vers toi.
Ce n’est bien sûr pas une science exacte. Mais c’est ce que j’ai vu se produire ces deux derniers mois.
Par exemple, en juillet dernier, j’ai échangé avec une personne. À ce moment-là, mon profil ne correspond pas à ce qu’elle recherche, on ne travaille pas ensemble. Elle suit de loin ce que je poste sur LinkedIn et voit notamment passer le partage d’un article que j’ai écrit sur l’Essentialisme.
Lorsqu’un nouveau besoin apparaît de son côté, elle me contacte et on travaille ensemble. Elle a pensé à moi, car elle a vu ce post sur LinkedIn. Sans ça, elle aurait sûrement oublié mon existence et aurait cherché ailleurs.
En résumé, je pense qu’il est important de faire de la prospection pour rester maître de son business, avoir le luxe de choisir ses clients. Mais la brique LinkedIn est tout aussi importante. Les deux s’emboîtent.
J’ajouterai même qu’une troisième vient compléter le tout : le réseau. 70% de mes clients viennent du réseau. Mais attention, ici aussi tu dois être proactif. Attendre que ton réseau te contacte pour une mission ne te mènera pas bien loin. En revanche, prendre régulièrement des nouvelles et en donner te permettra de rester top-of-mind, once again 😉
C’est ce que j’appelle “prospecter son réseau” ⇒ envoyer un mail de temps en temps pour donner des news, rappeler ce que tu fais, peut-être informer d’un changement de positionnement, partager un article que tu as écrit récemment qui pourrait intéresser cette personne… attention de ne pas tomber dans le harcèlement non plus, et de ne pas juste envoyer des nouvelles de toi. Intéresse toi réellement à l’actualité de l’autre personne.
Une nouvelle fois ici aussi, LinkedIn a son rôle à jouer. Les personnes de ton réseau suivent tes posts autant que tes prospects. Top-of-mind, again!
Une dernière chose importante que je souhaitais partager avec toi à propos de LinkedIn : non, ton objectif ne doit pas être de devenir un influenceur pour attirer tes clients.
J’ai 700 abonnés, dont un bon paquet doit être inactif, mes posts font en général moins de 1 000 impressions et pourtant, 30% de mes clients viennent de LinkedIn.
Rappelle-toi qu’en tant que freelance, tu n’as besoin que de quelques clients par mois pour assurer ton CA.
Souviens-toi que les likes et le nombre d’abonnés ne sont pas du CA, mais purement des chiffres qui boostent l’égo.
Ce qui compte le plus ce n’est pas ton nombre d’abonnés, mais ton CA et ta santé mentale à la fin du mois.
Bilan financier
En mai, je n’ai pas atteint mon objectif de CA, mais je n’étais pas inquiète, car j’ai en fait signé des contrats en fin de mois. Le CA est donc rentré en juin. Finalement, en juin, j’explose mon objectif… J’ai provisionné 400€ pour payer la freelance à qui je sous-traite quelques rédactions. La facture arrivera en juillet pour un total de 800-1 000€.
📌 À noter : j’ai sorti 1 200€ de ma trésorerie « formation » pour financer le bootcamp Sauce Writing de Valentin Decker. 6 semaines intenses pour passer mon écriture au niveau supérieur. Cela fait partie de la repositionnement en cours, et je suis ravie d’avoir fait cette formation, d’avoir investi de l’argent, mais aussi du temps et de l’énergie sur moi. L’expérience m’a appris que ça paie toujours !!
📌 Reco du mois
🎧 J’ai été particulièrement touché par un épisode de Nouvel Oeil : l’interview de Jen-Louis Etienne par Victoria est poignante, inspirante et pleine de vérités. Quelques citations que j’ai notées :
“Résister à la tentation de l’abandon. Quand ça devient difficile, on se dit que c’est peut-être pas tout à fait ça. Non, si c’est quelque chose qui a émergé en vous, c’est un besoin, c’est important d’aller au bout.”
“Ce qui est important dans l’engagement, c’est la durée. J’étais là tous les jours.”
“Laisser passer le temps sans avoir l’impression de le perdre.”
📖 J’ai aussi lu un livre qui a changé ma vie (oui, encore un) : How to be everything d’Emilie Wapnick. L’auteure présente ce que c’est que d’être une personne multi potentielle et comment trouver sa place dans notre société qui a tendance à nous exclure.
Le livre est dispo uniquement en anglais, mais il se lit vraiment facilement si vous maitrisez un peu la langue. Quelques citations qui parlent mieux que moi :
“This book is for the people who don’t want to pick a single focus and abandon all their other interests.”
“You don’t have to choose one thing. That’s the big secret no one tells you.”
“The truth is that you aren’t lacking a destiny or purpose. There is a very good reason for your insatiable curiosity: you’re someone who’s going to shake things up, create something novel, solve complex, multidimensional problems, make people’s lives better in your own unique way. Whatever your destinies are, you can’t step into them while stifling your multipotentiality. You must embrace it and use it.”